🔥"Macron : l’économie à la dérive, la tentation guerrière"

« Quand l’économie va mal, les tambours de guerre résonnent mieux. »
Depuis 2017, Emmanuel Macron promettait de « transformer » la France. Six ans plus tard, les réformes libérales ont surtout laminé les services publics, creusé les inégalités, et précarisé les classes moyennes. L’industrie continue de fondre comme un glaçon sur bitume, la dette atteint des sommets, et les perspectives de croissance sont aussi plates qu’un soufflé sorti trop tôt du four. Même la promesse d’une "start-up nation" a viré à la caricature : plus de chauffeurs Uber que d’ingénieurs.
Mais que reste-t-il quand l’économie déraille et que la légitimité vacille ? L’ennemi extérieur.
📉 Un modèle économique à bout de souffle
Macron s’inscrit dans la droite lignée du néolibéralisme européen : austérité budgétaire, baisse des impôts pour les plus riches, dérégulation du travail, marchandisation de l’éducation et de la santé. En façade, un vernis technocratique ; en pratique, une stratégie de compression sociale pour rassurer les marchés.
Or ce modèle ne fonctionne plus, et tout le monde le sait. En 2025 :
Le PIB stagne (+0,1 % au premier trimestre).
Le chômage structurel demeure élevé, notamment chez les jeunes.
La dette dépasse les 3 000 milliards d’euros.
Les services publics sont exsangues (éducation, santé, justice).
L’investissement privé est en berne malgré les aides.
Et surtout, la « paix sociale » s’effrite. Réformes à répétition (retraites, assurance chômage), maintien de l’ordre musclé, lois sécuritaires : la France s’habitue à vivre dans une semi-crise permanente.
🪖 La diversion guerrière comme stratégie de pouvoir
Quand les leviers économiques sont grillés, certains dirigeants dégainent un levier plus archaïque mais toujours efficace : la guerre (ou sa version soft, la guerre de position, le conflit symbolique, ou l’ennemi désigné).
Macron multiplie ces derniers mois les signes d’une posture martiale :
Discours de guerre sur l’Europe, face à la « menace russe », évoquant même la nécessité d’« envoyer des troupes » en Ukraine.
Hausse du budget militaire, avec un objectif de 413 milliards d’euros entre 2024 et 2030.
Restauration du service national universel, promu comme outil de cohésion et d’endoctrinement patriotique soft.
Renforcement des alliances militaires, notamment avec l’OTAN, et tentation d’une posture « gaullo-macronienne » d’indépendance stratégique.
Rien n’indique qu’il veuille déclencher une guerre, mais il entretient une atmosphère propice à sa gestation — où l’on prépare les esprits à l’idée que « le monde a changé », qu’il faut « être prêts », et que « les sacrifices » seront nécessaires. En creux : l’économie est en crise, mais on se tiendra droits, drapés dans le drapeau.
📌 Comparaison avec Trump : quand l'économie échoue, on agite le drapeau
Donald Trump, lors de son premier mandat, a pratiqué un protectionnisme agressif, imposé des tarifs douaniers massifs (notamment contre la Chine), et multiplié les menaces militaires contre l’Iran, la Corée du Nord ou le Venezuela. Tout cela pendant que les inégalités explosaient et que sa base électorale s’appauvrissait. Il n’a pas déclenché de guerre majeure, mais a saturé l’espace public de récits belliqueux.
Sa campagne 2025 repose d’ailleurs sur une rhétorique guerrière encore plus explicite : « America is under attack » (par les élites, les immigrés, les institutions), avec la promesse d’une « revanche historique ».
Comme Macron, Trump joue sur un double tableau : l'impuissance économique et la surcompensation viriliste. Quand on ne peut pas réparer l’économie, on désigne des traîtres à punir.
🧨 Poutine : le cas d’école du modèle autoritaire en faillite
La Russie des années 2010, sous Vladimir Poutine, avait déjà un modèle à bout de souffle : croissance faible, dépendance aux hydrocarbures, fuite des cerveaux, sanctions internationales. Face au déclin économique et à la contestation sociale (manifestations, mouvements anticorruption), le Kremlin a misé sur la Crimée, le Donbass, et finalement l’Ukraine entière.
Le discours est toujours le même : nous sommes menacés, il faut se défendre. Et tant pis si cela ruine encore plus l’économie – le pouvoir, lui, se renforce, au moins à court terme.
📍 Macron sur le même sentier ?
La France n’est ni la Russie, ni l’Amérique de Trump. Mais certains mécanismes se recoupent :
Échec du modèle économique néolibéral : privatisations, désindustrialisation, austérité.
Désaffection démocratique : abstention record, méfiance envers les partis, montée de l’extrême droite.
Glissement vers un pouvoir vertical, centralisé, s’appuyant de plus en plus sur la police et l’armée.
Rhétorique de crise permanente, où tout devient « urgence » (sécurité, immigration, guerre, écologie).
Le danger, ce n’est pas forcément une guerre déclenchée par Macron, mais un glissement vers un régime en guerre contre sa propre société, justifié par des menaces extérieures. La tentation est grande, surtout quand l’alternative serait de reconnaître l’échec de tout un projet politique.
Conclusion : quand le sabre remplace le contrat social
L’histoire est pleine de dirigeants qui ont tenté de masquer un naufrage économique par une grande mobilisation patriotique. Macron, en bon stratège de l’ambiguïté, n’en est pas encore là. Mais les signes sont là, comme une odeur de poudre dans une salle de réunion.
La vraie question : combien de temps encore les citoyens accepteront-ils ce jeu de dupes où l’économie s’écroule pendant que les tambours de guerre battent le rappel ?