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🔥 Le grand marchandage de Turnberry : comment Trump a humilié l’Europe

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C’est un accord signé au goût de reddition. Le 28 juillet 2025, dans le cadre bucolique mais trompeur du golf de Turnberry en Écosse, Donald Trump a obtenu ce qu’il voulait sans véritablement négocier. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est rendue en personne auprès de l’ex-président redevenu candidat, pour sceller un accord commercial censé éviter une guerre économique. À quel prix ? À celui d’une souveraineté européenne bradée et d’un signal de faiblesse envoyé au reste du monde.


🧾 Des taxes allégées, mais un pacte déséquilibré

Menacée de droits de douane punitifs allant jusqu’à 30 %, l’Union européenne a accepté un compromis boiteux : un plafond de 15 % sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, y compris les voitures – pourtant déjà taxées à 27,5 %. Quelques exemptions sont prévues (aéronautique, matières premières critiques, certains produits agricoles), mais l’acier et l’aluminium restent surtaxés à 50 %, et les médicaments sont exclus de l’accord, malgré des déclarations contradictoires entre les deux parties.

Loin d’être un succès, cet accord marque une rupture dans l’équilibre transatlantique. D’autant qu’il comporte une contrepartie lourde : 750 milliards de dollars d’achats d’énergie américaine sur trois ans, principalement du gaz de schiste. À cela s’ajoute 600 milliards d’investissements européens promis aux États-Unis et des achats massifs d’armement américain. Bref, une soumission industrielle et stratégique.


🇪🇺 L’Europe a-t-elle capitulé ?

« Éviter le pire » : voilà l’argument avancé par Bruxelles. Sans accord, Trump aurait imposé des tarifs de 30 % dès le 1er août. Mais cette reddition préventive cache une fracture européenne profonde. Trois blocs se dessinent : les grands exportateurs emmenés par l’Allemagne (ravis du compromis), les États plus combatifs comme la France, et les pays de l’Est, tétanisés par les répercussions économiques d’un conflit frontal.

Ursula von der Leyen a choisi son camp : celui des industriels allemands. Elle justifie ce compromis en évoquant le déséquilibre de la balance commerciale en faveur de l’Europe… tout en oubliant que les États-Unis ont un excédent massif dans les services. Une lecture partielle, donc, au service d’intérêts sectoriels.


📉 Un accord aux conséquences multiples

Politiquement, l’Union européenne sort affaiblie. Des voix s’élèvent, à Paris notamment. François Bayrou parle d’un « jour sombre ». Le contraste entre les réactions françaises et allemandes augure de nouvelles tensions intra-européennes, alors que la campagne pour les élections européennes bat son plein.

Économiquement, les dégâts sont réels. Dans la cosmétique, on estime déjà à 300 millions d’euros les pertes à l’export, soit 5 000 emplois menacés rien que dans ce secteur. Des appels à l’aide fusent déjà. On peut s’attendre à une nouvelle vague de revendications patronales pour plus de subventions, moins de charges, moins de normes.

Géopolitiquement, l’Europe envoie un signal désastreux. Sa docilité face à Washington tranche avec l’accord post-Brexit de Londres, bien plus avantageux. Et elle confirme aux pays du Sud global qu’elle n’est ni un rempart ni un partenaire stratégique fiable. La Chine, spectatrice attentive, en profite.


💬 Ce que disent les économistes critiques

« Lorsque la loi de la jungle prévaut, les faibles n’ont d’autre choix que d’accepter leur sort. Mais l’Europe aurait pu être forte. Une occasion manquée. »
Olivier Blanchard, économiste, MIT

« Ce “deal” est l’antithèse de l’autonomie stratégique. On aurait dû poser des lignes rouges et menacer, à notre tour, de taxer les géants du numérique américains. »
David Cayla, économiste, Université d’Angers

Ce dernier rappelle à juste titre le rapport de Mario Draghi (septembre 2024), qui appelait à renforcer la souveraineté industrielle, numérique et énergétique de l’UE. C’est exactement l’inverse que vient d’acter Turnberry.


🧨 Une Europe périphérique dans un monde polarisé

En ce mois de juillet 2025, l’Europe semble renoncer à son rôle historique d’équilibre et d’exigence. Après son incapacité à sanctionner les violations des droits humains par Israël, voilà qu’elle se range derrière Trump – futur président ou non – dans une logique de dépendance assumée.

Le monde se réorganise : Trump aux États-Unis, Netanyahou au Moyen-Orient, Xi Jinping en Chine. Et l’Europe ? Elle devient une zone d’influence, un marché captif, une province périphérique dans un monde désormais dominé par les rapports de force.


📌 À retenir

15 % de droits de douane sur les produits européens exportés aux États-Unis

750 milliards de dollars d’énergie américaine imposée à l’achat

600 milliards d’investissements européens promis

Des tensions politiques croissantes entre États membres

Une opportunité manquée de souveraineté européenne


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🇬🇧 Turnberry Deal: How Trump Outplayed Europe

It looked like a handshake, but felt like a surrender.
On July 28, 2025, Donald Trump welcomed Ursula von der Leyen to his Scottish golf course in Turnberry. Within minutes, the former U.S. President-turned-candidate declared “bad mood,” only to then announce “the biggest deal ever” with the European Union. What followed was a deeply unequal agreement, signed in haste, under pressure—and with long-term consequences.


🧾 What’s in the Deal?

To avoid tariffs of up to 30% announced on Trump’s “Liberation Day” (April 2), Europe accepted a flat 15% customs duty on most of its exports to the U.S., including automobiles (already taxed at 27.5%). A few exceptions apply—aircraft parts, certain raw materials, and some agricultural goods—but steel and aluminum remain heavily taxed at 50%, and pharmaceuticals were ultimately excluded, despite earlier contradictory claims from both leaders.

But beyond tariffs, the Turnberry Agreement imposes major strategic commitments from Europe:

The EU must buy $750 billion worth of American energy, mostly shale gas, over three years.

EU countries must invest $600 billion in the U.S. and commit to purchasing a “huge quantity” of American military equipment.

This is not free trade—it’s dictated trade.


🇪🇺 Why Did Europe Yield?

The European Commission justified its decision with one refrain: “Avoid the worst.”
Without a deal, Trump’s threat of 30% duties would have hit European economies hard. But in trying to prevent a trade war, Brussels accepted an agreement that many see as a form of strategic capitulation.

Europe stood divided:

Germany, Italy, and Ireland—heavy exporters—wanted compromise.

France favored a tougher stance.

Eastern countries feared collateral damage from escalation.

Ursula von der Leyen clearly sided with Berlin. She justified the deal by pointing to Europe’s trade surplus in goods with the U.S. (€347.2 billion in 2023)—ignoring the U.S. surplus in services (€156.6 billion). A convenient omission.


📉 The Consequences

Politically, divisions within the EU are deepening.
France’s Minister for Europe tried to defend the deal as “stable but unbalanced.” Hours later, François Bayrou shattered that framing, declaring on X:

“A dark day when free peoples bend the knee.”

This episode fuels anti-EU sentiment, especially as the UK, now outside the EU, negotiated better terms.

Economically, the fallout will be painful.
France’s cosmetics industry alone expects to lose €300 million in exports and 5,000 jobs. Other sectors will demand subsidies, deregulation, or tax breaks to remain competitive. A race to the bottom is on the horizon.

Geopolitically, the EU looks weak.
Its submissive stance toward the U.S. and inaction on human rights violations by Israel reinforces the perception of a peripheral power, not a sovereign one. China watches, reassured. So does the Global South.

“When jungle rules apply, the weak must accept their fate. But Europe could have been strong,” wrote economist Olivier Blanchard.

“We should have drawn red lines—on energy, digital, defense—and threatened to tax Big Tech or ban U.S. firms from public contracts,” added economist David Cayla, citing the Draghi Report of 2024.


🧨 Europe: Still a Global Player?

Turnberry was more than a trade deal. It was a statement.
Donald Trump wants to reshape global alliances. So does Netanyahu in the Middle East. Europe, meanwhile, aligns with them—not by choice, but by necessity.

This wasn’t diplomacy. It was strategic retreat.


📌 In Summary

15% tariff on most EU goods exported to the U.S.

$750B in U.S. energy purchases imposed on EU

$600B in EU investment promised to the U.S.

Deepening EU political fractures

Mounting euroscepticism and economic fallout