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mairie de paris bientÎt les éléctions

Chronique de fin d’annĂ©e politique — UneAutreVie.org

À Paris, la politique ressemble rarement à la France. En 2026, elle ressemble encore moins.

Pendant que le pays s’écharpe sur le budget et la sĂ©curitĂ©, la capitale se dĂ©couvre un luxe rare : une gauche qui rĂ©ussit Ă  s’unir sans s’insulter.
PS, EELV et PCF ont trouvé un accord dÚs le premier tour.
Rien que cette phrase devrait ĂȘtre inscrite au patrimoine de la surprise politique.

Pendant ce temps, la droite parisienne poursuit sa tradition :
se diviser avec un sens du sacrifice qui force le respect.
À ce stade, ce n’est plus une famille : c’est une mosaïque.

1. L’accord historique : la gauche rĂ©ussit ce qu’Hidalgo n’a jamais obtenu

Il aura suffi de cinq ans et de quelques traumatismes Ă©lectoraux pour que les Ă©cologistes, les socialistes et les communistes se rĂ©unissent autour d’un programme commun.
Les nĂ©gociations ont Ă©tĂ© Ăąpres, mais l’objectif est clair :
Ă©viter un nouveau scĂ©nario Ă  la 2020 oĂč chacun joue sa partition et perd l’ensemble.

Les socialistes, encore majoritaires dans les mairies d’arrondissement, ont obtenu l’essentiel :

la tĂȘte de liste,

plusieurs arrondissements stratégiques,

et une visibilité renforcée dans la gouvernance future.

EELV, vexĂ© mais pragmatique, s’est souvenu d’un principe simple :
mieux vaut ĂȘtre dans la majoritĂ© en 2026 que dans l’opposition en 2031.

Le PCF, plus modeste, s’est assurĂ© une place respectable dans la distribution des tracts et des fauteuils.

Bref : un front uni, du moins jusqu’en fĂ©vrier.

2. Renaissance et Horizons : la macronie s’éparpille façon puzzle

Si besoin d’un contraste :
regardons la majorité présidentielle.

Renaissance et Horizons jouent au ping-pong politique :

candidats concurrents,

stratégies opposées,

absence totale de leadership local,

et surtout : une incapacité chronique à incarner une alternative crédible à gauche comme à droite.

En 2020 dĂ©jĂ , LREM avait rĂ©ussi l’exploit de perdre Paris sans vraiment concourir.
En 2026, ils amĂ©liorent leur score : ils perdent avant mĂȘme d’avoir commencĂ©.

Le macronisme parisien, c’est un peu comme un soufflĂ© : prometteur au four, effondrĂ© Ă  table.

3. La droite traditionnelle : fragments choisis d’un dĂ©sastre programmĂ©

LR n’a pas une, ni deux, mais trois lignes diffĂ©rentes dans la capitale.
Et aucune base électorale solide pour les porter.

La droite parisienne n’a jamais vraiment digĂ©rĂ© :

la fin de l’époque Chirac-Tiberi,

l’éclatement post-Hidalgo,

la concurrence macroniste,

et l’ascension du vote protestataire dans l’Est parisien.

Résultat :
un archipel de micro-candidatures qui se neutralisent entre elles,
sans vision, sans dynamique, sans espoir de se qualifier au second tour.

4. LFI : seul dans son couloir, comme toujours

La France insoumise refuse l’accord de gauche et tente, une fois encore, la stratĂ©gie solitaire.
Principe :
ĂȘtre minoritaire mais pur,
isolé mais fier,
cohérent mais invisible.

LFI espÚre atteindre un noyau dur, solidement implanté dans quelques arrondissements à forte densité militante.
Mais refuser l’union, ici, c’est offrir un boulevard au trio PS–EELV–PCF.

MĂȘme MĂ©lenchon n’oserait dire le contraire. Du moins en public.

5. L’extrĂȘme droite guette, sans vouloir trop se montrer

Le RN et ReconquĂȘte savent que Paris n’est pas un terrain fertile.
Paris vote progressiste, diplĂŽmĂ©, urbain, souvent bobo — et trĂšs rarement lepĂ©niste.

Mais la stratégie est ailleurs :
laisser les autres se déchirer,
progresser dans les arrondissements périphériques,
installer des cadres pour 2032,
et jouer la carte nationale : “voyez comme les Ă©lites parisiennes sont dĂ©connectĂ©es”.

Ils ne gagneront pas Paris.
Mais ils sont déjà en train de gagner sur Paris, symboliquement.

6. Ce que disent vraiment les municipales de 2026

Paris n’est jamais reprĂ©sentatif.
Mais Paris est souvent préfigurateur.

Et ce qui s’y joue en 2026 raconte ceci :

la gauche peut gagner quand elle arrĂȘte de se battre contre elle-mĂȘme ;

la droite traditionnelle ne survit plus qu’en diaspora ;

la majoritĂ© prĂ©sidentielle n’existe pas sans prĂ©sident ;

l’extrĂȘme droite avance mĂȘme lĂ  oĂč elle stagne ;

la politique parisienne reste un spectacle oĂč tout le monde joue,
mais oĂč seuls deux ou trois acteurs comprennent vraiment la piĂšce.

Dans une France fragmentée, Paris offre un miroir déformant,
mais un miroir quand mĂȘme.

Et ce miroir dit :
la recomposition politique est loin d’ĂȘtre terminĂ©e. Elle ne fait mĂȘme que commencer.

🇬🇧 EPISODE 4 — Paris 2026: A United Left, a Shattered Right, and a Far Right Waiting Patiently

End-of-year political chronicle — UneAutreVie.org

Paris rarely looks like the rest of France. In 2026, it looks even less so.

While the country is tangled in budget battles and security debates, the capital enjoys a rare political luxury: a left that manages to unite without detonating from within.
The Socialists, the Greens, and the Communists have reached a first-round agreement.
That sentence alone deserves to be framed in the museum of improbable political events.

Meanwhile, the Parisian right continues its proud tradition:
splitting itself into increasingly decorative pieces.
It’s no longer a political family — it’s a mosaic.

1. The historic agreement: the left achieves what Hidalgo never could

It took five years and several electoral traumas, but the Socialist Party (PS), Europe Écologie–Les Verts (EELV), and the Communists (PCF) have finally stitched together a common banner.
Negotiations were tense, but the objective was clear:
avoid a repeat of the 2020 fiasco, where divided left-wing lists won their districts but lost the city.

The Socialists, still dominant in key arrondissements, secured what matters most:

  • the lead candidacy,
  • strategic districts,
  • central roles in the future Paris governance.

The Greens, slightly bruised but pragmatic, remembered a simple rule:
better to be in the majority in 2026 than in the opposition in 2031.

The Communists ensured a respectable presence, as always.

A united front — at least until February.

2. Renaissance and Horizons: Macronism collapses into itself

If you need contrast, look no further than the presidential camp.
Renaissance and Horizons are locked in a polite but extremely visible fratricide:

  • competing candidates,
  • incompatible strategies,
  • no local leadership,
  • and absolutely no momentum.

In 2020, LREM (Macron’s party) had achieved the rare feat of losing Paris without really competing.
In 2026, they’ve refined the technique: they’re losing before the campaign even starts.

Parisian macronism is like a soufflé: impressive in the oven, flat on the plate.

3. The traditional right: fragments of a slow-motion collapse

Les RĂ©publicains (LR) do not have one clear line — they have three incompatible ones, each carried by a weak base.
The Parisian right still hasn’t recovered from:

  • the end of the Chirac–Tiberi era,
  • Hidalgo’s long incumbency,
  • competition from Macronism,
  • and a growing protest vote in eastern Paris.

The result:
an archipelago of micro-candidacies that neutralize each other.
No vision, no momentum, no realistic chance of reaching the second round.

4. La France Insoumise: alone in its lane, proudly isolated

LFI refused the left-wing coalition and is once again attempting the lonely path.
Their principle remains unchanged:
better to be pure and marginal than influential and compromised.

They will hold a few pockets of militant territory, but their refusal to join the broader alliance gifts the PS–EELV–PCF bloc a nearly unobstructed runway.

Even MĂ©lenchon would struggle to argue otherwise — at least publicly.

5. The far right lurks, slowly, strategically

The RN and ReconquĂȘte know they cannot win Paris.
The capital votes progressive, educated, urban, and only very rarely nationalist.

But this is not the point. Their strategy is:

  • grow quietly in outer arrondissements,
  • build cadres for future cycles,
  • reinforce their national narrative: “Look how disconnected the Parisian elites are.”

They won’t win Paris.
But they are already winning symbolically by shifting the debate.

6. What the 2026 Paris race really tells us

Paris is not representative of France.
But it is often predictive.

And 2026 tells us:

  • the left can win when it stops fighting itself,
  • the traditional right survives only as diaspora,
  • Macronism doesn’t exist without Macron,
  • the far right advances even where it stagnates,
  • Parisian politics remains a theatre where many actors perform but only a few understand the script.

In a fractured country, Paris offers a distorted mirror

but a mirror nonetheless.

And it reflects a simple truth:
France’s political realignment is far from over. It’s barely begun.